Les Québécois signalent de plus en plus d'ovnis
Des témoins ont raconté en 1967 avoir vu un objet volant illuminé s'abîmer dans l'océan Atlantique avant de disparaître sous l'eau au large de Shag Harbour, en Nouvelle-Écosse.
Martin était en vacances dans la région de Mont-Laurier le 25 juillet dernier. Peu avant minuit, il discutait au bord du feu avec sa conjointe, son ami et deux enfants. C'est à ce moment que l'inexplicable est survenu.
«Nous avons vu une grosse boule orange à une centaine de mètres de nous, au-dessus du lac», raconte l'officier pompier à la Ville de Montréal. Martin, qui préfère taire son nom de famille, s'est approché au bout du quai. La boule s'est alors déplacée de l'autre côté du lac. «Une lumière blanche est apparue en dessous de la boule, comme si elle voulait se diriger. Tout a ensuite disparu.»
Quelques jours plus tard, Martin a signalé le phénomène à un site internet québécois qui compile ce genre de signalements depuis plusieurs années. «Nous voulons comprendre, dit le professionnel. J'étais plus ou moins sûr de croire aux ovnis. Mais maintenant, j'y crois.»
Martin n'est pas le seul à signaler ce qu'il considère comme une apparition d'ovni. En fait, les Québécois n'ont jamais été aussi nombreux à le faire, selon l'étude annuelle de l'Ufology Research Institute, organisme canadien basé au Manitoba. L'étude, publiée à la mi-juillet, révèle que les Québécois ont rempli 93 rapports de signalement auprès d'organismes en 2007, soit 20% de plus qu'en 2006. Un nombre record depuis la création de l'institut, en 1989. Plus du tiers ont été signalés dans la grande région de Montréal. Et l'année 2008 risque de battre ce record, selon François C. Bourbeau, concepteur d'un site internet sur les ovnis qui recense les observations au Québec pour l'Ufology Research Institute. «On est déjà en t rain de dépasser le total de 2007, note le journaliste de formation, qui se consacre à la recherche sur les ovnis à temps plein. Ça dépasse l'entendement!»
Plus de signalements
Les ovnis envahissent-ils la Belle Province? «Non, répond d'emblée François C. Bourbeau. Les gens connaissent mieux les ressources disponibles.» Son site reçoit 25 000 visiteurs par semaine, souligne-t-il. Les rapports s'entassent sur le bureau de son logement de Montréal-Nord. «Juste aujourd'hui, j'ai reçu 15 cas», indique M. Bourbeau. Il y a le cas de M. Malone, qui se baladait au parc Jarry le 4 juillet. Selon son témoignage, l'homme aurait vu dans le ciel du quartier Villeray, peu avant 23h, un «objet triangulaire avec des lumières aux extrémités». Et il y a M. Pronovost, de La Tuque. Ce dernier affirme avoir observé des ovnis entre mai et juillet. «Ceux de mai étaient de couleur bleue flash, comme un feu de Bengale», écrit-il. Selon les données de Ufology Research, environ 16% des cas ne sont pas explicables par des phénomènes naturels. Apparition ou imagination?
«Je ne crois absolument pas aux ovnis, répond l'astrophysicien Anthony Moffat, professeur à l'Université de Montréal. Jusqu'à présent, il n'y a pas de preuves qu'on a été visités.»
L'astrophysicien Yvan Dutil, membre du Comité permanent sur la Recherche d'intelligence extraterrestre de l'Académie internationale d'astronautique, se montre un peu moins catégorique. «Tout se peut, mais ce serait assez improbable, dit-il. Selon moi, les signalements d'ovnis s'expliquent d'abord par une méconnaissance du ciel. Les gens veulent donner un sens à quelque chose qu'ils ne comprennent pas. «Yvan Dutil souligne qu'il existe une pléthore de phénomènes naturels dans le ciel. «Des phénomènes parfois très rares, ou même qu'on ne connaît pas encore.»