Deux sources principales de textes de cette époque ont été conservées : deux recueils sur papyrus, conservés à Leyde et à Stockholm datés de 300 après J.-C.[12] et un corpus constitué à l'époque byzantine[13]. Les textes les plus anciens sont des œuvres de Bolos de Mendès, et des citations ou courts traités mis sous des noms de personnages célèbres, mythologiques ou divins (Hermès, Isis, Moïse...) ou réels (Jamblique, Marie la Juive...). Dans ces textes, écrits avant 300, l'aspect spéculatif de l'alchimie n'est pas forcément présent et les recettes font plus penser à des recettes techniques[14]. Le premier alchimiste de cette période serait peut-être Bolos de Mendès, dit le Pseudo-Démocrite. Il vivait vers 100 av. J-C[15] ou 200 av. J.-C.[16] on lui attribue le traité Questions naturelles et mystiques[17]. Il s'agit de recettes d'atelier, reposant sur la loi des sympathies et des antipathies, pour fabriquer les quatre objets de l'alchimie d'alors : l'or, l'argent, le pourpre (porphyre), les pierres précieuses. Il semble que le livre date "sous sa forme actuelle" du Ier siècle[18], mais il pourrait remonter à Bolos. Sénèque attribue à Démocrite (donc peut-être à Bolos de Mendès le Pseudo-Démocrite) des réussites alchimiques ou simplement métallurgiques, notamment le moyen d'amollir l'ivoire ou de convertir par la cuisson certaines pierres en émeraude.
En revanche, avec Zosime de Panopolis, la technique se double d'une mystique et d'une symbolique. Zosime reste le fondateur canonique de l'alchimie gréco-égyptienne. Il vivait, comme sans doute Bolos, à Alexandrie mais aux environs de l'an 300[20]. Ses recettes alchimiques ainsi que ses principes feront autorité. Deux autres auteurs de cette période sont restés célèbres pour leurs commentaires ou leurs recettes; Olympiodore l'Alchimiste, qui est peut-être Olympiodore le Jeune (un recteur de l'école néoplatonicienne d'Alexandrie, en 541) et Synésius, qui est peut-être Synésios de Cyrène. Olympiodore le Jeune, au VIe siècle, sur l'analogie planètes-métaux, donne un système de correspondances, qui sera classique en alchimie : or-Soleil, argent-Lune, plomb-Saturne, électrum-Jupiter, fer-Mars, cuivre-Vénus, étain-Mercure.
Zosime de Panopolis, gnostique né à Panopolis (auj. Akhmim), dans le sud de l'Égypte au IIIe siècle, est le plus ancien auteur connu ayant traité d'alchimie. Il vivait à Alexandrie vers 300.Les textes, groupés comme Mémoires authentiques ou Écrit authentique sur l'art sacré et divin de la fabrication de l'or, ne sont connus que par des citations d'auteurs grecs ultérieurs ou des traductions en arabe et en syriaque, selon certaines parties :
1. Sur la lettre oméga
2. Sur le tribicos et le tuyau (le tribicos est un alambic à trois tuyaux de décharge)
3. Sur l'eau divine (le mercure, "eau argentée")
4. Sur les appareils et les fourneaux
Bolos de Mendès est un auteur de langue grecque du IIIe siècle av. J.-C. (-200), originaire de Mendès en Égypte. Il est parfois considéré comme le premier auteur traitant de l'occultisme. Bolos est le représentant, peut-être le plus connu, d’un courant de pensée populaire qui consistait à « mélanger » des éléments de la pensée scientifique et philosophique grecques et des savoirs issus de la tradition magique de l’Orient.
Sa réflexion scientifique s’appuyait surtout sur Démocrite (et en deuxième lieu sur Théophraste), c’est pourquoi on le nomme parfois Bolos le Démocritéen , Bolos Democritos. De plus, plusieurs de ses œuvres circulèrent très rapidement sous le nom de Démocrite sans que l’on puisse dire si la falsification était délibéré. Il est donc appelé le Pseudo-Démocrite par les modernes. Le lien/confusion entre Bolos et Démocrite s'explique entre autres parce que ce dernier avait formulé une théorie des formes simulacres (il croyait que les objets émettent des flux ou effluves). Le vrai Démocrite (vers 460 - vers 370 av. J.-C.) s'intéressait aussi aux techniques et il serait allé en Égypte, patrie de Bolos.
La Souda mentionne deux Bolos, l’un philosophe et disciple de Démocrite, l’autre originaire de Mendès et pythagoricien. Il est admis de nos jours qu’il s’agit d’un seul et même Bolos.
Bolos déclare détenir son savoir d'Ostanès le Mage. Il relate ainsi sa découverte de textes contenant la sagesse ancestrale ( topos qui donnera le mythe de la Table d'émeraude hermétique) :
«
Alors que nous nous trouvions dans le temple, une petite colonne se brisa par hasard, dont nous constatâmes que l'intérieur était vide. Pourtant Ostanès affirma qu'en elle se trouvaient, précieusement conservés, les livres ancestraux, et il la fit voir en grande pompe à tout le monde. En nous penchant pour regarder à l'intérieur, nous eûmes la surprise de voir que nous avions laissé échapper quelque chose, car nous y découvrîmes ce mot si utile [attribué à Ostanès] : La nature se plaît dans la nature, la nature triomphe de la nature, la nature domine la nature.
»
source wikipédia