fin de vie : peut-on la ressentir ?

Bonjour à tous et à toutes,

Depuis pas mal de temps, je souhaite échanger sur le sujet de la fin de vie.

Je m'explique : mon grand-père maternel, suite à un avc, est resté muet à vie. Il est resté terré chez lui, n'acceptant plus jamais d'aller chez les autres, même chez ses propres enfants et ce, jusqu'au jour de sa mort.

Ma mère allait le voir dès qu'elle le pouvait, car il y avait de la distance kilomètrique énorme entre les 2. Elle lui demandait s'il voulait bien qu'elle l'emmène avec elle, dans notre maison...mais à chaque fois, elle essuyait des refus catégoriques.
Puis, un jour, alors qu'elle faisait ses bagages pour revenir à la maison, ma mère a surpris mon grand père debout, près de la voiture.

Ma mère était loin de se douter qu'il voulait repartir avec elle !!!
Sans demander son reste, mon grand-père est monté dans la voiture et a fait signe à sa fille - ma mère, de démarrer.

Une fois arrivé chez nous, mon grand-père a fait le tour de toutes les pièces de la maison, s'arrêtant dans chacune d'elle...
Il a passé de ce fait quelques jours avec sa seule fille.

De retour chez lui, moins de 3 semaines après, il est décédé.


Ma mère qui était malade, mais qui ne savait pas qu'elle était en soins paliatifs car nous l'avons soignée à la maison, pendant quelques semaines ne parlaient pas de mort...puis d'un coup, elle a commencé à nous dire qu'une voix qu'elle ne connaissait pas l'appelait de la haut, lui demandait de passer la "fenêtre" et qu'elle ne souffrirait plus, en passant de l'autre côté.
Plus les jours passaient, plus cela s'amplifiait : elle disait avoir "rêver ?" de 2 membres de sa famille qui lui disait d'attendre encore un peu, qu'ils allaient bientôt venir la chercher"

Elle ne discutait plus avec nous, elle discutait, devant nous, avec des personnes qu'elle connaissait mais qui étaient toutes décédées...
Peu de jours après, elle est décédée.

Alors, l'âme sent-elle qu'elle s'en va ?
L'âme, pendant les derniers jours, dernières heures de vie sur terre, quiite-t-elle pour un instant son corps pour cotoyer les défunts puis réintégre -t-elle son corps pour le dernier soufle ?

Et bien vaste débat ... Car quand maman était a l'hôpital avant de plonger dans le coma et de nous quitter disait que des gens étaient dans la chambre et disait chut ils nous écoutent ... Parler je ne veux pas venir maintenant....et nous pensions que c'était du aux médicaments....mais maintenant je suis sûre que non qu'elle les voyait

Oui chez les mourants c'est souvent. Il y a des témoignages d'enfants mourants qui parlent de ça. Certains enfants qui n'ont pas eu connaissance d'un frère ou soeur décédé avant eux, leur parents ne leur en avaient jamais parlé racontent leur rencontre.

Il y a très longtemps j'ai lu un livre écrit par une dame psychologue en soin paillatif. Elle disait que tous les mourants savent qu'ils vont partir et qu'il est très difficile pour eux quand les proches n'en parlent pas, qu'il ne l'acceptent pas.

J'ai prêté ce livre je ne sais plus à qui.

Ahhh, la culpabilité me ronge...

Maman, atteint d'une maladie en phase terminal, dans la famille, personne ne voulait le lui dire....sauf moi. Je trouvais ça tellement dégueulasse de lui cacher cela, c'était sa vie, sa mort...

j'en ai voulu tellement à ma famille...puis avec du recul, j'ai compris que c'était un gage d'amour de ma famille à son égard.
Lui dire qu'il ne lui restait que quelques semaines à vivre ??? Et après, elle souffrait tellement, plus rien ne parvenait à la calmer, lui rajouter cet aveu et après ??
En quoi cela allait-il l'aider ???

Mais en même temps, cela empêchait ma mère de choisir si elle voulait un traitement de lutte ou laisser la mort venir...le corps médical quant à lui a refusait l'acharnement thérapethique .

Longtemps, je me suis demandée si maman savait...si elle, pensait que nous, nous ne savions pas...des fois, quand j'étais à ses côtés, je la voyais pleurer et quand je luis demandais qu'est ce qui se passer, elle m'envoyait "ballader".

Mais en même temps, qu'elle question idiote je lui posais : maman, suite à une très longue opération, a subi un avc, la mettant dans le coma un temps, puis se réveillant, elle est restée paralysée de tout un côté (jambe, bras, bouche).

Tu sais Mandragore ne culpabilise pas je suis sûre qu'au fond elle le savait le sentait...quand maman a eu son deuxième cancer 30 ans après le premier de suite elle a dit c'est pas comme la première fois celui la m'aura...8 mois après elle partait les médecins se sont acharnés a la soigner l'opérer sachant qu'il n'y avait aucun espoir...et ne nous disant rien il n'y a que le médecin anesthésiste qui la suivait qui un mois avant a dis stop on arrête tout plus d'opérations de mutileries qui ne servent a rien si ce n'est que souffrir plus...dans son coma on l'entendait geindre pleurer...une fois elle s'est réveillée en sursaut du coma quand elle m'a entendu pleurer a côté d'elle...

Je crois que nos deux mères pouvaient, comme on dit, se tenir la main.

La vie de maman a été marqué par beaucoup beaucoup de drames...des décès d'enfants entre autre qui ont fini par lui achever l'esprit...et l'ont condamné à vivre une vie sans aucune santé.

Des hospitalisations, des opérations de ci-de là....mais le jour où elle s'est retrouvée à l'hôpital pour la dernière fois, elle a dit : j'ai peur de mourir, pas parce que c'est la mort, mais parce que j'ai peur de ne plus vous voir".

Nous avons essayé de la rassuré, lui disant qu'ellle en avait traversé d'autres, sur ce, elle a répondu : non, cet fois-ci, ce n'est pas pareil, cela ne correspond à rien d'autre de vécu...je ne finirais pas l'année.

Hem, trois mois après, elle décédait.

Je pense que vos mamans respectives le savait, le sentait. La difficulté étant parfois de l'admettre d'une part et surtout pour une maman sa plus grande souffrance n'est pas réellement la mort mais de ne plus être là pour ses poussins. Mandragor quand tu dis qu'elle "t'envoyait ballader.." ca ne voulait pas dire ça pour elle mais au contraire elle n'avait trouvé que ce moyen là pour te protéger. Sa peur de laisser ses poussins et ne pas les effrayer ni les attrister le temps de sa présence physique.

Je vous demande à toutes les deux Kekidi et Mandragor de ne pas culpabiliser sous aucun prétexte. Vous êtes de très jolies et fortes femmes dont la vie a besoin de s'épanouir pour elles (vos mamans) et surtout pour vous. Si vous resentez la moindre peine par rapport à ce passé difficile certes cela ne ferait qu'augmenter la peine de vos mamans et donc le chagrin qu'elles avaient en pensant à "l'abandon" de leur poussins" aurait raison sur elles. Prenez en de la graine et vivez pleinement. Kékidi je ne veut pas revenir là dessus mais je t'ai dis qu'elle était fière de toi et elle était très souriante.

Voilà les filles je vous écrit tout ça non pas pour vous réconforter mais surtout parce que c'est la vérité.

Merci à toi...

Je n'ai aucun souci avec le fait d'être réconfortée, l'être humain a besoin d'être réconforté et prendre mal ce soutien serait pour moi un signe de se croire plus supérieur aux autres.

Non, non, continue à me réconfortée Zina

Si je peux apporter ma pierre à l'édifice, je vous dirais que quand ma grand-mère était à l'hôpital, elle est morte quelques jours après, elle me disait que mon père venait la voir (mon était décédé 18 mois avant).
J'ai cru bien entendu que cela était du à la morphine qu'on lui donnait contre la douleur mais quand je me suis retrouvée moi même à l'hôpital sous morphine, je me suis aperçue que ça ne donnait aucune hallucination...... donc....... ma grand-mère voyait bien mon père.

Kekidi a écrit:

.une fois elle s'est réveillée en sursaut du coma quand elle m'a entendu pleurer a côté d'elle...

Le corps enseignant nous avait dit, que, maman, dans un semi coma, pouvait entendre et répondait à sa manière aux questions qui lui étaient posées (serrer la main, cligner des yeux).

Puis, dans le coma, ils nous ont dit que c'était terminé, qu'elle n'entendait plus rien et que le dernier souffle allait être poussé dans les heures.

Mais à leur grande surprise, maman s'est réveillée en sursaut, demandant à ce que deux personnes viennent à côté de son lit, chacun d'un côté, lorsque cela s'est fait, elle a refermé les eux pour ne plus les ouvrir...

souvent quand les gens sont sur le point de mourir, il retrouve pour peu de temps beaucoup de vitalité puis s'en vont

Je ne fait plus confiance au corps médical. Mon frère voulait mourir chez lui et l'a dit au médecin de l'hopital la veille de sa mort. Ils n'ont pas respecté son souhait. Ils nous ont dit qu'ils allaient le garder encore quelque jours. A l'hopital ils ne respectent pas les patients simples comme les mourants. J'ai moi-même fait des stages en maison de retraite et à l'hopital et je peux vous dire qu'ils y en a qui y travaillent alors qu'ils n'ont pas leur place là. Grand manque de respect, à croire qu'ils se disent que jamais ils iront dans ces lieux.

Oui Eva je rejoins ce que tu dis ma sœur est infirmière en soin palliatifs et ils appellent cela le dernier souffle et ils savent quand un mourant a un regain d'énergie comme si la maladie était partie que la dernière heure arrive...notre maman l'a eu 1 mois avant....

oui tu as raison Zina, je pense que dans le milieu médical, il y a des gens blasés et qu'ils oublient qu'un jour eux aussi seront vieux ou malades et qu'ils auront besoin qu'on s'occupe d'eux

Lorsque dans un métier on est bazé on en change surtout quand celui ci nous met en rapport direct avec des gens faibles. Et je rajouterai qu'il ne s'agit pas toujours de gens blazés mais de gens méchants qui je le répète n'ont pas leur place là.

j'ai lu un livre sur les maisons de retraite et c'est effarant le nombre d'incendies qu'il y a et le nombre de personnes maltraitées sans compter les vols par dessus le marché

Je mets l'expérience de maman, hélas, ça ne va pas relever le niveau des hôpitaux, vin Dieu !

Maman avait une maladie qui lui prenait tout un hémisphère cérébral, du coup, problème d'équilibre intense.
Elle nous avait raconté qu'à l'hôpital, elle avait demandé à ce que le personnel vienne l'aider pour aller au toilette. Déjà, elle s'est fait engueuler comme du poisson pourri car elle n' avait pas été seule.
Ensuite, une fois qui l'on déposé sur les toilettes, elle a eu beau sonner pour qu'ils reviennent la remettre dans son lit, personne n'est venu et ce, pendant une demi-heure...
Elle s'est levé du coup toute seule, rongée par la honte et l'humiliation, ainsi que la colère d'avoir son corps qui lâchait.
Mais elle a chuté...sa voisine de chambre a retrouvé maman par terre, en larmes...

Sous calmants, et persuadée que là, elle n'allait pas s'en sortie, même si les médecins ne lui ont pas dit ce qu'elle avait, elle passait ses nuits entières à pleurer. Résultat, le matin, elle dormait "tard". Lorsqu'elle se réveillait, elle trouvait le café du matin servi. Elle demandait alors si c'était possible que l'on lui réchauffe. On lui a répondu que ce n'était pas un restaurant et que si elle voulait boire chaud, fallait se lever tôt...
J'en passe et des horribles...

Résultat, soins palliatifs à la maison...Quand elle avait mal, elle refusait de le dire, de peur de se retrouver à nouveau à l'hôpital...

J'ai eu un tant une telle colère que j'ai voulu porter plainte...mais je sais que ceux et celles qui lui ont fait tant de mal à l'hôpital le paient ou le paieront cher un jour.

Oui la roue tourne pour tout le monde tôt ou tard....