Dans un passé indéterminé qu'on pourrait situer au moyen-âge, un homme est condamné à être mis en pièce pour avoir tué son père et mangé sa chair. Dans notre monde contemporain, Julius, le fils d'un industriel allemand, ex-officier nazi, se découvre un amour passion pour les porcs. Il voue une haine illimitée pour le genre humain tant et si bien qu'il souhaite de plus en plus se fondre avec la race porcine...
Une incroyable parabole, provocante, étrange, grotesque sur deux sociétés radicalement opposées mais pourtant si similaires. Le film met en parallèle deux formes de sociétés. D'une part, un univers indéterminé aux relans médievaux où sévissent des prêtres catholiques qui sacrifient et tuent femmes et hommes. Pourtant ils proscrivent le cannibalisme. D'autre part, un monde contemporain tout aussi barbare derrière sa modernité et son faste dirigé par des néo nazis.
Chacun des deux contes trouvent écho l'un dans l'autre. Ainsi est construit le film, une mise en parallèle constante. Aux espaces désertiques et sauvages du conte antique par exemple répond l'espace fastueux de la riche propriété. Ce long métrage est aussi une satire anti-bourgeoise acide et cruelle. Pasolini semble se complaire dans une certaine nostalgie du nazisme à travers ces longs dialogues monotones qui dégénère vite en cacophonie aseptisant alors toute idéologie. Au bout d'un moment, la satire devient sa propre satire. Le cinéaste parodie la décadence bourgeoise. il insiste et le dénonce pour ainsi mieux le détruire à sa façon, provocante.
Chaque conte a son propre coté infâme: l'anthropophagie pour l'un même si ici elle est plus suggérée que montrée mais particulièrement efficace par la force de suggestion. un film qui joue beaucoup sur le cérébral et le viscéral. Pasolini tente de démonter que chaque société quelque soit son époque à ses extrêmes, ses interdits... mais le cannibalisme et la zoophilie resteront les deux extrêmes refusés par toute société. On bannit l'infâme ou ce qui nous parait infâme à nos yeux et nos modes de pensées mais on tolère d'autres choses tout aussi infâmes.
Mon deuxième Pasolini et de ce que j'ai compris un de ces films les plus énigmatique. La singularité de Pasolini de construire ses films est tout aussi marginal de ses contemporains de l'époque du fait que le film alterne entre deux histoires d'une époque différentes, l'un au moyenne âge où un jeune cannibale est poursuivis pour avoir tué et manger son père. Dans cette 1ère histoire il n'y a pas de dialogue ou tout est quasi muet mais la violence existe par la mise en scène avec en fond l'Etna et son environnement désertique. La deuxième histoire se passe dans l'Allemagne de la fin des années 60 où un fils d'un industriel et ancien néo-nazi (incarné par le lunatique Jean-Pierre Léaud) vie une étrange passion amoureuse pour les porcs avec une ambiguïté et une identité qui se défis.
Avec une mise en scène aussi réussi par les décors et aussi théâtral, donc le cynisme et le coté littéraire des dialogues des personnages tout aussi énigmatique. Il vous faut trouver la signification au risque de passer pour des ânes. Beaucoup de gens trouveront le cinéma de Pasolini rigoureusement emmerdatoire, plat et lourd. Il faut le revoir plusieurs fois pour le comprendre et prendre du recul. Aussi passionnant et dérangeant que troublant. Il s'agit d'un film scandale de plus pour Pasolini qui les empiles au fur et à mesure de son incroyable carrière de cinéaste qui hurle envers une société qui le dévore et finira par l'avoir d'une manière macabre. Ce dernier aura été au bout de ces idées dans ses films.
Porcherie
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