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La Zone du Silence est l'un de ces sujets qui amènent les scientifiques à perdre patience face à ceux qui croient aux ovnis et au surnaturel. C'est sûrement l'une des merveilles de la nature de notre planète et loin de se trouver dans quelque région obscure du globe, elle se situe à environ 650 km de la frontière américaine et est même mentionnée sur les cartes routières (bien que le trafic de drogue rende le voyage déconseillé). Elle tient son nom suggestif – qui a même inspiré un film d'horreur intitulé La Zona del Silencio réalisé par Rodolfo de Anda en 2004 – du fait que des aberrations magnétiques rendent les communications radios impossibles dans certaines parties du secteur, ce qui est officiellement connu sous le terme Vertice de Trino : l'endroit où les frontières des trois états mexicains de Durango, Chihuahua et Coahuila se rejoignent entre le 36° et le 38° parallèle.
Afin de décourager tout bavardage paranormal, les scientifiques mettent souvent l'accent sur les fascinantes anomalies biologiques découvertes par les chercheurs : d'étranges reptiles et une végétation unique à la région, région qui se trouvait submergée il y a très longtemps, comme le prouvent les fossiles marins que l'on peut trouver éparpillés sur les lieux. Il est intéressant de noter que certains sites web officiels n'hésitent pas à mentionner la légende surnaturelle qui s'est formée autour de la Zone du Silence, telle que la croyance qu'une région avec les mêmes caractéristiques doit exister quelque part, de l'autre côté du monde, perdue en Asie centrale, un endroit où les « énergies terrestres » se concentrent.
Même si le célèbre aviateur mexicain Francisco Sarabia fut le premier à rapporter des problèmes de radio en survolant le secteur dans les années 1930, la Zone n'aurait probablement été qu'une étendue désertique comme une autre, si cela n'avait été l'ingénieur Harry de la Peña, un chimiste organique qui se rendit dans la région en 1966 pour ce qui devait être une étude photographique, et qui se trouva soudain incapable de contacter les autres membres de son équipe par radios portatives : ces appareils n'émettaient que de faibles murmures lorsqu'on les poussait à plein volume. De même, la réception de la télévision et des téléphones portables est entravée jusqu'à Ceballos, état de Durango - à quelques 40 km de là. Contrairement à la rumeur, la communication verbale n'est pas du tout entravée par les forces à l'oeuvre dans la région.
La pleine conscience de la Zone du Silence en tant qu'anomalie a vu le jour au début des années 1970. Le professeur et journaliste mexicain Santiago García, habitant à Torreón dans l'état de Coahuila, décida de se rendre dans cet endroit bizarre pas loin de chez lui (à environ 95 km) et de rédiger un des premiers articles disponibles pour le lecteur profane. Le Pr Garcia, citant les recherches disponibles à l'époque, mentionna qu'un cadre de la NASA – le Dr. W. Richard Downs –avait marqué les cartes de la région de Ceballos d'un X à cause du fait que le mouvement planétaire de la Terre produisait « une tornade électronique qui entrave la libre transmission des ondes hertziennes » dans des endroits comme la Zone du Silence tout en attirant des particules métalliques d'origine extraterrestre, comme l'attestent les presque régulières chutes de petites billes métalliques dans le secteur, phénomène connu localement sous le nom de « guíjolas ». D'où son importance pour les chercheurs. Ces minuscules billes sont ramassées par les gens du coin tout comme les touristes, et sont traitées avec grand respect (un visiteur d'une des communautés du désert près de Ceballos raconte qu'elles sont souvent placées sur des autels avec des cierges et des images religieuses).
De plus grands objets ont aussi été attirés par le charme inexplicable de la Zone du Silence. Aux premières heures du 8 février 1969, l'obscurité désertique se transforma en lumière aveuglante quand une énorme météorite dégringola vers le hameau de Pueblito de Allende. Les habitants comparèrent la blancheur actinique de la météorite en feu à « regarder dans une ampoule ».
L'impact de l'objet provoqua une onde de choc massive qui produisit le son le plus fort jamais entendu dans la région depuis que l'homme moderne l'occupe. La météorite d'Allende, comme on la connait maintenant, est la plus grande des particules attirées vers cette région du monde.
Des ovnis dans le désert
Certains des premiers rapports d'observation d'ovnis dans la région remontent à des incidents qui sesont produits lors de la Révolution Mexicaine (1910-1921). Un de ces récits, compilé dans le Los Ovnis en Mexico (Posada, 1972) du Pr Garcia, vient d'un paysan, Matías López, 79 ans à l'époque de l'écriture du livre, qui se souvenait avoir vu des boules de feu dans le ciel au-dessus de San Pedro, Coahuila, alors qu'il avait seulement 15 ans. Ses aînés disaient que les boules de feu étaient« les feux de la fin du monde » qui consumeraient entièrement notre planète, en accord avec certaines croyances religieuses. Des bolides similaires ont été rapportés ailleurs au Mexique, même par des militaires, comme l'atteste l'incident de 1967 impliquant le navire de guerre Guanajuato. « Mais comme ça s'est passé, le monde n'a pas fini », dit le vieux fermier à Garcia, « et les boules de lumière ont continué à apparaître. Je m'y suis habitué car je les voyais la nuit quand je rassemblais les vaches pour les mettre à l'étable. Certains faisaient le signe de croix et d'autres courraient chez eux mais moi je restais tranquille dans le champ à regarder ces choses plutôt jolies à voir. »
Quant à la taille des objets, Lopez indiqua une taille apparente de 12 m, de couleur rouge allant vers le jaune et émettant des « jets » d'étincelle partout. « Elles allaient en haut et en bas, montaient et descendaient et elles faisaient beaucoup de bruit. De petits sifflements et puis de gros fracas, comme la foudre ».
En octobre 1970 le Pr Garcia interrogea Guadalupe Becerra, une jeune témoin de la haute étrangeté locale, dans la ville de La Goma, Durango. La jeune fille de 12 ans lui dit qu'il y avait toujours des phénomènes lumineux dans la région : « j'ai vu une lumière brillante dans le ciel, ça ressemblait à une roue. Elle est venue petit à petit vers la montagne qu'on appelle La Ballena et la lumière était si forte que j'ai dû fermer les yeux car ça me brûlait. Cette chose est descendue petit à petit au-dessus de la montagne et elle est restée là un moment. »
L'objet est devenu plus brillant et a filé rapidement dans le ciel, devenant plus petit « comme une étoile et je ne l'ai plus revu ». Un phénomène similaire à celui décrit par Becerra s'est produit 37 ans plus tard à Maxala, Guerrero, à des milliers de km de là. Une observation d'ovni vraiment spectaculaire fut rapportée un soir de septembre 1976 vers 20h59 quand les habitants de Ceballos remarquèrent la présence écrasante d'un objet géant à la périphérie de leur communauté. Au moins deux douzaines d'habitants se rassemblèrent dans la rue principale de Ceballos pour regarder « l'appareil » suspendu en l'air, comme s'il attendait un signal. La funeste machine, si c'en était une, fut estimée à 300 m de long avec une forme globale rectangulaire. Des lumières entouraient l'objet, qui allaient du vert au blanc en passant par le bleu, pulsant au rythme d'un bourdonnement sourd émanant des profondeurs de ses entrailles. L'effrayante situation fut empirée par les chiens de la ville qui se mirent soudain à hurler et aboyer à l'unisson.
Jose Madero, un vieil habitant décidément vaillant, pensa que l'intrus devait être un ballon ou un dirigeable quelconque et s'en approcha. Il le décrivit comme étant de couleur argentée vu de près, presque comme de l'acier. Finalement l'objet s'éleva et se dirigea vers la Zone du Silence.
Les gens sont étranges quand vous êtes un étranger
L'étrangeté ne se limite pas aux objets observés dans le ciel par les éleveurs et les fermiers du désert. En 1975, un couple entreprenant conduisait dans la Zone du Silence dans un tout nouveau pickup Ford pour ramasser des fossiles et les cailloux inhabituels que l'on y trouve à profusion.
Alors qu'ils s'affairaient, ils remarquèrent qu'une pluie torrentielle se dirigeait vers eux. Espérant éviter de se trouver pris sous le déluge, ils grimpèrent sagement dans leur véhicule et se dépêchèrent mais pas assez vite pour éviter la pluie implacable. Le chemin au devant d'eux se transforma en marécage, le pickup fut rapidement pris au piège et s'enfonça dans le terrain meuble.
Tandis que le couple luttait pour empêcher leur véhicule de s'embourber, deux personnages s'approchèrent d'eux, leur faisant signe de la main à travers la pluie torrentielle. Deux hommes extrêmement grands en ciré jaune avec une drôle d'allure, mais rien d'alarmant, offrirent leur aide pour les remettre en route. Les hommes demandèrent au couple totalement trempé de remonter dans le véhicule pendant qu'ils poussaient. Avant que le couple ne s'en aperçoive, leur pickup était sorti du trou et se trouvait sur la terre ferme. Quand le mari sortit une nouvelle fois pour remercier les deux hommes, ils n'étaient plus là. Il n'y avait aucune empreinte et rien qui aurait pu cacher leur départ.
Les gens qui traversent la zone rapportent régulièrement voir d'étranges lumières ou des boules de feu manoeuvrer la nuit, changer de couleur, rester immobiles et puis filer à toute allure. Deux fermiers qui rentraient d'une fête virent une lumière brillante descendre du ciel et déverser ses occupants humanoïdes, qui brillaient de la même lueur effrayante et marchèrent vers eux. Les fermiers déguerpirent en vitesse.
On peut trouver des traces physiques de ces visites nocturnes. Un témoin retourna un matin à l'endroit où il avait vu de mystérieuses lumières faire des cabrioles la nuit précédente et découvrit que les broussailles « avaient été brûlées ». On compte des douzaines de récits semblables en provenance de la zone, et de la part de témoins fiables.
La tendance sceptique grandissante en recherche ufologique tend à délaisser ces cas intéressants en faveur d'autres qui présentent clairement un aspect militaire ou gouvernemental. La Zone du Silence peut également en offrir : en été 1970, une roquette Athena décolla de la base de l'US Air Force à Green River en direction de la base de lancement de missile White Sands au Nouveau Mexique. Le lancement au départ ordinaire devint bientôt source d'inquiétude quand le projectile dévia soudain de sa trajectoire comme s'il était attiré par une force externe, obligeant les contrôleurs à annuler la mission à mi-vol, espérant que la roquette plongerait dans le désert, du côté américain de la frontière.
L'ordre de « tuer » les étages du projectile aurait pu fonctionner mais le dernier étage, qui portait la charge utile s'activa de lui-même pour une mise à feu de 4 secondes qui l'emporta tout droit vers la Zone du Silence. Un état d'alerte s'ensuivit et une mission de récupération fut ordonnée, peut-être avec plus d'empressement que d'habitude car l'Athena portait une charge utile inhabituelle et controversée.
Des années plus tard, il fut révélé que la pointe avant était remplie de cobalt, soi-disant pour tester les conditions de rentrée atmosphérique. La préoccupation initiale tournait autour de la possibilité qu'un signal radio avait délibérément fait dévier le projectile, mais aucune interférence de ce type ne fut jamais découverte. La possibilité que la roquette de 6 tonnes et sa charge radioactive puisse s'écraser sur la population aux États-Unis ou au Mexique était bien trop horrible à contempler.
Assistés par des cavaliers et des fermiers du coin, une équipe de récupération de l'Air Force, envoyée de White Sands entra dans la Zone du Silence pour récupérer l'objet. Étant donné le terrain de la Zone et son étrangeté globale, la charge capricieuse fut finalement localisée depuis les airs : un appareil de vol à basse altitude équipé de scanners à radiation la découvrit finalement près du promontoire connu sous le nom de Cerro San Ignacio.
Ce fut précisément cette lecture de haute radiation dans le secteur qui suscita un incident encore plus étrange. Le gouvernement mexicain demanda que l'Air Force enlève toutes traces de débris, jusqu'au sable même du cratère de l'impact. Transporter des tonnes de sable irradié par camion étant complètement infaisable, des mesures plus extrêmes furent prises : une voie ferrée dédiée fut construite jusqu'au site du crash où de gros chargeurs frontaux pouvaient remplir facilement les wagons. D'autres sources prétendent que le sable fut en fait déversé dans des milliers de gros fûts qui se trouvent maintenant quelque part sur le territoire américain, soit oubliés, soit plus probablement associés à une improbable histoire de « récupération de soucoupe volante ».