Je voulais vous faire part de ce témoignage qui me tient à cœur.
Année 1970, je fais une anorexie mentale (je ne mange plus rien), j'ai 9 ans et j'ai atteint un seuil dangereux celui du rachitisme. Les médecins prescrivent pour moi une colonie (théoriquement de vacance) et l'interdiction de voir les parents durant 3 mois. Dans Le Howald en Alsace,à la colonie des Heures Claires, on m’installe sur un lit, on m’attache, on me sangle, on me tient la tête, on m’ouvre la bouche, on y met un entonnoir et on me gave comme une oie, autant de fois qu’il faudra si je refuse de manger. Ce soir là, après le repas une maitresse (comme on les appelait) monte dans les étages, les dortoirs. Elle redescend affolée disant que quelqu’un était dans le dortoir des filles, elle a vu une ombre dit-elle. Plus tard, on monte, un garçon devant moi et moi derrière avec une fille. Le garçon arrive au dortoir des filles au premier étage, aperçoit une ombre et redescend en pleurant. Ensuite la fille aperçoit également une ombre courir sur le mur, mais continue avec moi à explorer les dortoirs des filles et la maitresse juste derrière nous (lol). Enfin j’aperçois moi-même la fameuse ombre. C’était l’image d’un homme qui se déplaçait rapidement sur le mur, je regarde en face pour voir s’il n’y a pas projection par rapport à la lampe un peu faible du dortoir, mais non, il n’y avait vraiment personne, que cette ombre mouvante sur le mur. Je ne me rappelle pas avoir eu peur, j’étais habitué par rapport à quelques évènement antérieur et puis on ne nous attaquait pas. Puis l’ombre disparu et il fallait bien se coucher.
Moi et deux ou trois garçons, sommes descendus en cachette chez les filles qui avaient trop peur et nous sommes restés presque toute la nuit avec elle. Soudain une fenêtre s’ouvre en grand et avec force (il y avait du vent cette nuit là) et une chauve souris pénètre dans la pièce, accentuant encore plus la peur. Elle reste une heure et ressort par la fenêtre qu’on n’avait pas osé fermer à cause de la chauve-souris.
Tout se calma ensuite et nous sommes remonté nous coucher.