Nicolas FLAMEL est né près de Pontoise vers 1330 et mort en 1418
Personnage dont s'empara très tôt la légende, faisant de lui un grand alchimiste. Né près de Pontoise, Flamel vint travailler à Paris, tout près de l'église Saint-Jacques-la-Boucherie, comme écrivain public, profession d'autant plus lucrative que l'imprimerie n'était pas encore inventée. Il aurait fait, dans sa jeunesse, un rêve étrange au cours duquel un ange lui montrait un livre extraordinaire. Il aurait ensuite découvert dans la réalité cet ouvrage, de trois fois sept feuillets, contenant des gravures et des textes alchimiques et signé « Abraham le Juif ». Flamel épousa ensuite dame Pernelle, compagne non seulement de sa vie mais aussi de ses recherches hermétiques ; les deux époux représentent sans doute le plus célèbre couple d'alchimistes en Occident.
Pendant des années, ils essaient de déchiffrer le précieux volume ; comme ils n'y parviennent pas, Flamel décide de faire le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, où il rencontre un certain maître Canches, savant juif converti qui lui fournit des clefs d'interprétation. Dès lors, toujours selon la légende, la fortune de Flamel serait, grâce à l'alchimie, devenue énorme : outre la création de nombreuses fondations charitables, on lui attribue la reconstruction de l'église Saint-Jacques-la-Boucherie — dont il reste l'actuelle tour Saint-Jacques — et l'édification de deux « arcades » symboliques au charnier des Innocents. La pierre philosophale l'aurait rendu immortel. Mais on sait, de source sûre, que Flamel mourut (le 22 mars 1418) et qu'il repose actuellement aux côtés de dame Pernelle dans l'actuel musée de Cluny. Une de ses maisons se trouve encore rue de Montmorency (taverne Nicolas Flamel) ; la rue de son domicile principal porte son nom ; une rue voisine s'appelle Pernelle.
Les textes attribués à cet hermétiste (Le Livre des figures hiéroglyphiques, 1409, édition critique par R. Alleau, Paris, 1970) et la partie légendaire de sa vie doivent sans doute être interprétés dans un sens symbolique renvoyant à la signification profonde de toute alchimie traditionnelle. Par exemple, le voyage à Saint-Jacques-de-Compostelle lui-même n'aurait pas eu lieu mais signifierait l'une des étapes de la réalisation « philosophale ». Une telle approche des textes et de la légende se révèle plus fructueuse pour le psychologue et l'historien des mythes qu'une enquête strictement biographique et événementielle. Tout comme le comte de Saint-Germain, Nicolas Flamel fit, au cours des siècles et même jusqu'à l'époque actuelle, l'objet de descriptions détaillées de la part de charlatans ou d'hallucinés qui prétendirent l'avoir rencontré personnellement.